- EAN13
- 9782330022600
- ISBN
- 978-2-330-02260-0
- Éditeur
- Actes Sud
- Date de publication
- 04/05/2013
- Collection
- Domaine français
- Dimensions
- 21,7 x 11,5 cm
- Poids
- 220 g
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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En 1944, Ravensbrück est en grande partie un camp de femmes. Mila a vingt-deux ans quand elle arrive à l’entrée du camp. Autour d’elle, quatre cents visages apeurés. Dans les baraquements, chacune de ces femmes va devoir trouver l’énergie de survivre, au très profond d’elle-même, puiser chaque jour la force d’imaginer demain. Et Mila est enceinte mais pour l’instant ne le sait pas.
“D’abord, il y eut cette rencontre, un jour de mars 2010 : un homme de soixante-cinq ans se tient là devant moi, et se présente comme déporté politique à Ravensbrück. Outre que c’est un homme (à l’époque j’ignorais l’existence d’un tout petit camp d’hommes non loin du Lager des femmes) il n’a surtout pas l’âge d’un déporté. Mais d’emblée il m’annonce qu’il est né à Ravensbrück. Des bébés ont donc vu le jour à Ravensbrück, et quoique leur existence y ait été éphémère, ils y ont à leur échelle, grandi.
J’ai rencontré deux enfants sortis vivants de ce camp, ils sont si peu nombreux, et puis une mère, aussi. Et la puéricultrice de la Kinderzimmer, une Française qui avait alors tout juste dix-sept ans.”
Cette pouponnière, ou plus précisément cette Kinderzimmer, est inimaginable dans un camp de déportés. Mais tout en ces lieux de destruction, d’avilissement et de mort est inimaginable. Et c’est dans cet impensable-là que se situe ce livre. Car il ne tente pas de raconter l’histoire mais de l’accomplir, collé à la peau de Mila, le personnage fictif du roman, cette jeune femme qui arrive en 1944 parmi quatre cents autres, dans un lieu qu’elle ne situe pas, accueillie par des hurlements qu’elle ne comprend pas. Cette petite, enceinte, qui s’avance enceinte sans même savoir ce que son corps va subir de modifications et de troubles pour mettre au monde un enfant, sans même savoir ce que son œil perçoit à l’instant même où se referme derrière elle la porte du wagon ; cette toute jeune femme n’a pas idée de ce qu’elle va devoir affronter.
Défaire la mémoire, le témoin parlant forcément depuis un lieu où il connaît déjà toute l’histoire, écrire au plus près de ces femmes qui n’étaient pas toutes des héroïnes, des militantes chevronnées aguerries par la politique et la Résistance, suivre celles dont l’héroïsme se situait à chaque instant dans l’accomplissement de gestes minuscules du quotidien du camp et dans ce soin donné soudain aux plus fragiles. Mila est l’une d’elles.
Ce roman naît là où se séparent le témoignage et l’indicible et seule la littérature peut s’inscrire en ces lieux. Kinderzimmer est un roman grave et lumineux qui suit pas à pas le cheminement d’un être dont la volonté de vivre s’emploie à la maîtrise silencieuse de l’instant présent. Pas à pas, Mila gagne du temps, préserve son regard, scrute l’espace du hasard, celui de l’espoir et de la beauté. Mila résiste et soudain, comme à part soi, donne la vie.
“D’abord, il y eut cette rencontre, un jour de mars 2010 : un homme de soixante-cinq ans se tient là devant moi, et se présente comme déporté politique à Ravensbrück. Outre que c’est un homme (à l’époque j’ignorais l’existence d’un tout petit camp d’hommes non loin du Lager des femmes) il n’a surtout pas l’âge d’un déporté. Mais d’emblée il m’annonce qu’il est né à Ravensbrück. Des bébés ont donc vu le jour à Ravensbrück, et quoique leur existence y ait été éphémère, ils y ont à leur échelle, grandi.
J’ai rencontré deux enfants sortis vivants de ce camp, ils sont si peu nombreux, et puis une mère, aussi. Et la puéricultrice de la Kinderzimmer, une Française qui avait alors tout juste dix-sept ans.”
Cette pouponnière, ou plus précisément cette Kinderzimmer, est inimaginable dans un camp de déportés. Mais tout en ces lieux de destruction, d’avilissement et de mort est inimaginable. Et c’est dans cet impensable-là que se situe ce livre. Car il ne tente pas de raconter l’histoire mais de l’accomplir, collé à la peau de Mila, le personnage fictif du roman, cette jeune femme qui arrive en 1944 parmi quatre cents autres, dans un lieu qu’elle ne situe pas, accueillie par des hurlements qu’elle ne comprend pas. Cette petite, enceinte, qui s’avance enceinte sans même savoir ce que son corps va subir de modifications et de troubles pour mettre au monde un enfant, sans même savoir ce que son œil perçoit à l’instant même où se referme derrière elle la porte du wagon ; cette toute jeune femme n’a pas idée de ce qu’elle va devoir affronter.
Défaire la mémoire, le témoin parlant forcément depuis un lieu où il connaît déjà toute l’histoire, écrire au plus près de ces femmes qui n’étaient pas toutes des héroïnes, des militantes chevronnées aguerries par la politique et la Résistance, suivre celles dont l’héroïsme se situait à chaque instant dans l’accomplissement de gestes minuscules du quotidien du camp et dans ce soin donné soudain aux plus fragiles. Mila est l’une d’elles.
Ce roman naît là où se séparent le témoignage et l’indicible et seule la littérature peut s’inscrire en ces lieux. Kinderzimmer est un roman grave et lumineux qui suit pas à pas le cheminement d’un être dont la volonté de vivre s’emploie à la maîtrise silencieuse de l’instant présent. Pas à pas, Mila gagne du temps, préserve son regard, scrute l’espace du hasard, celui de l’espoir et de la beauté. Mila résiste et soudain, comme à part soi, donne la vie.
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Commentaires des lecteurs
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