EAN13
9782877541053
ISBN
978-2-87754-105-3
Éditeur
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Date de publication
Collection
RECUEIL DES HIS (4)
Nombre de pages
179
Dimensions
22 x 20 cm
Poids
440 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le livre du chapitre des célestins de Marcoussis

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Recueil Des His

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Comme plus tôt la collégiale d'Écouis, le couvent des célestins de
Marcoussis est le témoin d'une grandeur fugitive. En est la cause le
triste destin d'un homme trop vite monté et très vite descendu sur
l'échelle des promotions sociales. Fils et petit-fils de notaires et
secrétaires du roi, Jean de Montaigu est de ces conseillers dont Charles
V sait s'entourer, de ces hommes de confiance qu'emploie pendant la
minorité de Charles VI le gouvernement des ducs ses oncles, de ces
«Marmousets7; que Charles VI place dans les principales fonctions du
pouvoir quand en 1388 il remercie ses oncles. Comme d'autres, il en
profite pour constituer une énorme fortune, et la fondation de
Marcoussis s'inscrit naturellement dans les manifestations de cette
fortune. Mais la fortune engendre les haines. Grand maître de l'Hôtel,
capitaine de la Bastille puis capitaine de Paris, Montaigu ne peut
éviter de se ranger dans l'un des camps qui s'affrontent alors. Fidèle
d'Orléans, il sera l'une des premières victimes du retour au pouvoir du
duc de Bourgogne. D'abord décapité, il est pendu à Montfaucon en octobre
1409. Marcoussis aurait pu être la nécropole d’un grand lignage. Ce ne
sera que la tombe d'une victime de la guerre civile. Même si la
découverte de l'obituaire de Marcoussis à la Bibliothèque de Munich est
le fait du hasard, elle est aussi le fruit d'une longue et scrupuleuse
attention de M. Jean-Loup Lemaitre à ces textes dans lesquels
l'historien discerne le reflet complexe de l'histoire et des intérêts
spirituels ou temporels de l'établissement. Il convient, tout d'abord,
de l'en féliciter. Et l'on doit se réjouir de voir aujourd'hui publié un
obituaire dont le caractère tardif implique une sédimentation des
obligations et des dévotions. Avant de retracer les grandes lignes de
cette histoire qui ne serait qu'une anecdote si elle n'était décisive
pour le couvent de Marcoussis, M. Lemaitre montre bien, et on ne peut
que l'en remercier, ce qu'a été dans la France du XIVe siècle
l'émergence de l'ordre des célestins, dont on sait à quel point la
maison parisienne a été favorisée par les Valois, surtout par les
Orléans, en peine de se doter d'une nécropole pour n'être pas débiteurs
d'une place médiocre à Saint-Denis. Il en résulte que l'obituaire n'est
pas celui de n'importe quelle fondation pieuse. À l'arrière-plan de sa
composition, il y a des ambitions et un destin brisé. Mais il faut
remarquer qu'en 1539 la maison est assez forte et assez fière de son
histoire pour se doter de ce Livre du chapitre dont le propos dépasse
largement celui des simples obituaires que tenaient les autres couvents
de célestins. Le calendrier, le martyrologe et le rituel de profession
en sont assez originaux pour que l'éditeur en procure une analyse fine,
qui met en évidence, sauf dans le rituel, le particularisme des
célestins, notamment dans les emprunts à l'Italie et la médiocrité des
emprunts aux usages de Paris et de l'Île-de-France. L'obituaire copié au
XVIe siècle a été complété jusqu'au suivant par les obits que la piété
des fidèles avait continué de fonder. On se félicite des notices
biographiques et généalogiques par lesquelles M. Lemaitre éclaire les
mentions succinctes qui sont de règle dans les textes de la sorte.
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