Je dirai que je suis tombé/La boîte à outils, poésie
EAN13
9782070719945
ISBN
978-2-07-071994-5
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
Blanche
Nombre de pages
336
Dimensions
20,5 x 14 x 2,1 cm
Poids
334 g
Langue
français
Code dewey
841.914
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Je dirai que je suis tombé/La boîte à outils

poésie

De

Gallimard

Blanche

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Célèbre pour ses «diablogues», qui jouèrent les trouble-fêtes au théâtre en confondant dialogues et diableries, imposant une logique verbale assez infernale et hautement désopilante, Roland Dubillard fut, selon Laurent Terzieff, «un voyageur exilé sur notre planète». Exil qui, sur scène, se trouvait une mitoyenneté avec Ionesco et Beckett, mais qui, dans ses livres de poèmes, le faisait plutôt dériver du côté de Tardieu, de Queneau, voire d’Henri Michaux. Dans ces deux recueils, Je dirai que je suis tombé et La boîte à outils, la voix de Dubillard ne cesse d’hésiter entre égarement, incompréhension, dérision, fatigue, vacillement et douleur, ne cesse de se demander comment être au monde, comment se relever quand parfois on trébuche et qu’on tombe souvent, comment reconstruire une vie, un amour, un destin avec des outils incertains qui se rangent fort mal dans une boîte ? S’il ne donne aucune réponse, se défiant de tout message et de toute grandiloquence, il lui arrive, comme par inadvertance, de risquer un aveu : «J’apporte seulement dans mes charrettes, tout ce qui, pierre ou crâne ou ressort de pendule, un jour fut expulsé de soi-même et jeté hors d’usage et sans nom parmi les pots cassés.» Sans illusion, la poésie de Dubillard est une entreprise, bien avant que la philosophie ne s’en mêle, de déconstruction, mais qui garde toute son affection aux cailloux, aux lézardes, aux éboulis, persuadée que s’il reste un rien de chance sur terre, on ne le débusquera que sur les terrains vagues.
Des deux recueils ici réunis en un volume, le premier n'était plus disponible depuis longtemps et le second a été remanié par l'auteur, qui a offert des titres à ses «objets» avant de les enfermer dans leur boîte. Cette précieuse quincaillerie s'utilise sur un nouveau rythme qui respecte davantage les «tons» chers à Roland Dubillard : la colère, l'amour, l'étonnement, le découragement, l'indignation, etc. Ces deux poèmes rendent l'étrangeté du réel que l'auteur applique à l'abstraction de l'homme. Il nous met magnifiquement hors d'usage pour ensuite nous insérer dans sa boîte afin que nous exprimions nos émotions et nos passions, tout comme le font ses outils.
«Dès lors, il faudra bien qu'on avoue que j'existe !/Que je suis là ! Oui ! Et je le dirai !/Et on m'aura entendu, et on saura/Que je suis bien là, moi, la seule oreille qui parle !»
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