Le Faubourg Saint-Antoine et ses
EAN13
9782876737730
Éditeur
Champ Vallon
Date de publication
Collection
Epoques
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Le Faubourg Saint-Antoine et ses "faux ouvriers"

La liberté du travail à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles

Champ Vallon

Epoques

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782876737730
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    19.99

  • Aide EAN13 : 9791026704232
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    19.99

Autre version disponible

« Tout Paris sera le faubourg Saint-Antoine : point de talent, point de
solidité, beaucoup d'intrigues, nulle réalité dans les fortunes, point de
confiance qui n'est attachée qu'à un établissement solide ». Alors que Turgot
propose d'abolir les corporations de métiers en février 1776, les maîtres
boutonniers parisiens stigmatisent le faubourg Saint-Antoine et ses artisans.
Dans cet espace périphérique constitué au XVIIe siècle, la monarchie a en
effet privilégié l'installation d'artisans de tous horizons en dérogeant à
l'organisation des communautés de métiers, laissant les coudées franches aux «
faux ouvriers » et y autorisant la liberté du travail dès 1657.Ecrire
l'histoire d'un espace devenu symbolique ne relève donc pas d'une simple
histoire locale. En se posant d'emblée sur les marges, c'est proposer une
histoire sociale et économique du monde des métiers parisiens qui tienne
davantage compte des lieux de travail privilégiés, des tensions et des
complémentarités qu'ils suscitent dans la ville. En choisissant le faubourg
Saint-Antoine, c'est chercher à comprendre les dynamiques qui animent les gens
de métier et donner une image à la fois plus complexe et plus relative d'un
monde du travail trop souvent présenté comme homogène et pacifié à travers la
trilogie « apprenti-compagnon-maître ». Cela permet aussi de mesurer l'écart
entre la liberté théorique et les pratiques des acteurs que tout oppose si
l'on s'arrête aux procédures judiciaires ou aux écrits des mémorialistes. Qui
sont les artisans du faubourg Saint-Antoine ? Leur liberté consiste-t-elle à
innover et à travailler honnêtement ou « à mal faire » ? Lorsque de vrais
apprentis se dessinent dans l'ombre des alloués, de vrais maîtres et des jurés
des communautés parisiennes dans celle des « faux ouvriers », la diversité des
parcours et le choix des possibles interpellent le lecteur. Les affrontements
ou les accords avec les maîtres parisiens prennent un autre relief, en
particulier les saisies de marchandises. Les trajectoires d'artisans
soulignent l'imbrication des espaces, les mêmes tensions et les mêmes
solidarités qu'en ville. Tout Paris n'est peut-être pas le faubourg Saint-
Antoine, mais le faubourg Saint-Antoine et ses « faux ouvriers » reflètent une
grande partie du monde artisanal parisien.
S'identifier pour envoyer des commentaires.