- EAN13
- 9782818013441
- Éditeur
- P.O.L.
- Date de publication
- 11/03/2011
- Collection
- Fiction
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
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Aide EAN13 : 9782818013441
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Papier - P.O.L. 19,80
Un prince est debout, insouciant, tenant une coupe à la main. Derrière lui,
sur un lit, gît un corps poignardé. Deux musiciens, dans un coin de la pièce,
jouent du luth et de la guimbarde. À l'extérieur, derrière la porte, deux
soldats montent la garde : l'un est armé d'une grande épée et d'un écu,
l'autre d'un filet de rétiaire et d'une lance gigantesque. Ils sont tous
calmes, sereins, sauf une femme, cachée derrière une jalousie ; elle a une
expression bizarre, inquiète et en même temps persifleuse. Sans doute est-elle
la seule à connaître le mystère de ce meurtre, et la menace qui vise le
prince. Enfant, Raoul était attiré par cette miniature ancienne, et cela alors
qu'il éprouvait en le contemplant un malaise indéfinissable, une sensation
étrange. Chez ses grands-parents, il se postait devant cette peinture,
inventait des histoires dans lesquelles il s'identifiait toujours au prince ;
et il attribuait une voix à cette femme qui observait la scène, une voix qui
susurrait tantôt avec inquiétude, tantôt avec ironie : «Bouge, Rassoul,
bouge!»
sur un lit, gît un corps poignardé. Deux musiciens, dans un coin de la pièce,
jouent du luth et de la guimbarde. À l'extérieur, derrière la porte, deux
soldats montent la garde : l'un est armé d'une grande épée et d'un écu,
l'autre d'un filet de rétiaire et d'une lance gigantesque. Ils sont tous
calmes, sereins, sauf une femme, cachée derrière une jalousie ; elle a une
expression bizarre, inquiète et en même temps persifleuse. Sans doute est-elle
la seule à connaître le mystère de ce meurtre, et la menace qui vise le
prince. Enfant, Raoul était attiré par cette miniature ancienne, et cela alors
qu'il éprouvait en le contemplant un malaise indéfinissable, une sensation
étrange. Chez ses grands-parents, il se postait devant cette peinture,
inventait des histoires dans lesquelles il s'identifiait toujours au prince ;
et il attribuait une voix à cette femme qui observait la scène, une voix qui
susurrait tantôt avec inquiétude, tantôt avec ironie : «Bouge, Rassoul,
bouge!»
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