- EAN13
- 9782818000984
- Éditeur
- P.O.L.
- Date de publication
- 26/08/2010
- Collection
- Fiction
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
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Aide EAN13 : 9782818000984
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«Il s'agirait en somme d'une façon de petit traité géographique, d'un guide
approximatif pour le touriste ou le curieux, d'une introduction plus ou moins
plaisante aux mœurs et coutumes de la région, le bord des larmes, donc, d'un
opuscule utilitaire à l'usage de l'amateur benoîtement éclairé comme de
«l'adventurous cognoscento» (et nobiscum rusticantur). Ce pourrait être
l'œuvre un peu cavalière d'un voyageur à son retour, ou peut-être plutôt d'un
homme du pays, mais préférable encore serait d'avoir pour auteur quelque
résident allochtone, un étranger qui de longue date aurait fait de ce
territoire son séjour, et, comme il arrive, le connaîtrait bien mieux que ne
le connaissent les indigènes. Bord des larmes, bord des larmes, écrirait-il
par exemple : c'est sur cette rive que je passe le plus clair, le plus lucide
de mes jours. L'air de ce pays, sa lumière, les destins qu'on y mène et l'eau
de ses fontaines, sont d'une transparence prodigieuse. À de certaines heures,
on y toucherait l'horizon sans aucun mal, rien qu'en tendant le bras sur les
campagnes basses et sur les îles ; à d'autres, ou d'ailleurs les mêmes, un
objet très proche, au contraire, une lettre, un visage, une simple jarre, un
raisonnement, un tableau, paraissent vous y révéler à la fois tous leurs sens,
tous leurs angles, toutes leurs implications et toutes leurs épaisseurs.»
approximatif pour le touriste ou le curieux, d'une introduction plus ou moins
plaisante aux mœurs et coutumes de la région, le bord des larmes, donc, d'un
opuscule utilitaire à l'usage de l'amateur benoîtement éclairé comme de
«l'adventurous cognoscento» (et nobiscum rusticantur). Ce pourrait être
l'œuvre un peu cavalière d'un voyageur à son retour, ou peut-être plutôt d'un
homme du pays, mais préférable encore serait d'avoir pour auteur quelque
résident allochtone, un étranger qui de longue date aurait fait de ce
territoire son séjour, et, comme il arrive, le connaîtrait bien mieux que ne
le connaissent les indigènes. Bord des larmes, bord des larmes, écrirait-il
par exemple : c'est sur cette rive que je passe le plus clair, le plus lucide
de mes jours. L'air de ce pays, sa lumière, les destins qu'on y mène et l'eau
de ses fontaines, sont d'une transparence prodigieuse. À de certaines heures,
on y toucherait l'horizon sans aucun mal, rien qu'en tendant le bras sur les
campagnes basses et sur les îles ; à d'autres, ou d'ailleurs les mêmes, un
objet très proche, au contraire, une lettre, un visage, une simple jarre, un
raisonnement, un tableau, paraissent vous y révéler à la fois tous leurs sens,
tous leurs angles, toutes leurs implications et toutes leurs épaisseurs.»
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