Catherine

Louise Bachellerie

De Borée

  • Conseillé par
    6 mars 2019

    Un très long roman écrit d’une manière très classique avec une langue parfaitement maitrisée.
    En 1860, orpheline, Catherine se retrouve placée à 12 ans avec son frère jumeau. Les maîtres sont des bourgeois stupides et méprisants. Seul le fils est humain et apprend à lire à Catherine.
    Quelques années plus tard, victime de maltraitance, elle s’enfuit à Paris où commence une vie pleine de rebondissements.
    En 1870 c’est la guerre puis la révolution amenant à la Commune.
    C’est ahurissant, on se croirait en pleine crise des gilets jaunes.
    Comme quoi l’Histoire n’est qu’un éternel recommencement, comme quoi les situations recommencent toujours à pourrir suscitant de nouvelles colères, comme quoi on ne sait pas tirer de leçons du passé.
    En commençant à lire ce roman, bien que très bien écrit, je me disais que des histoires comme ça, avec ce style parfait mais si classique, j’en avais déjà lu des tonnes. La pauvre employée exploitée par des bourgeois sans scrupules, ça a longtemps fait pleurer dans les chaumières.
    Mais ensuite, j’ai été complètement passionnée par la vie de Catherine.
    Non seulement Louise Bachellerie écrit très bien, mais c’est une excellente historienne. Et si je ne raffole pas d’ordinaire de romans historiques, je dois dire que là, j’ai été complètement conquise.
    Outre les événements terribles qui ont frappé la France, on redécouvre 50 ans d’Histoire, on rencontre des auteurs illustres, Baudelaire, Rimbaud, Hugo, Zola... des peintres célèbres, Toulouse-Lautrec, Valladon... Et puis la petite Histoire se mêlant à la grande, la vie de Catherine, ses luttes de suffragette, sa pugnacité, ses années passées en Algérie, le retour à Paris, tout cela nous offre un superbe portrait de femme, et c’est un hommage aux femmes.
    Comme quoi mes réticences du début étaient infondées.
    "Catherine", c’est un grand, fort, très beau roman.