L'empire perse, les Grecs et le politique
EAN13
9782848678610
ISBN
978-2-84867-861-0
Éditeur
Presses universitaires de Franche-Comté
Date de publication
Collection
Institut des sciences et techniques de l'Antiquité
Nombre de pages
345
Dimensions
16 x 5,1 cm
Poids
500 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L'empire perse achéménide fascine les Grecs, qui le perçoivent de façon très
déformée, et qui comprennent mal son fonctionnement. Au ve siècle avant J.-C,
son observation alimente leur réflexion politique, parallèlement à la stasis,
terme par lequel ils désignent les conflits internes de leurs cités. Dans ce
double exercice, Hérodote, les Tragiques et les Sophistes pensent le
politique, et ils préparent la naissance de la théorie politique au siècle
suivant. Le débat sur la meilleure constitution en procède: Hérodote le
projette sur les conjurés perses de 522 (III, 80-82). La crise qui éclate
cette année-là dans l'empire perse tient à ce que la succession de Cyrus, mort
en 530 avant J.-C., n’était pas réglée, bien qu’il ait désigné son fils
Cambyse pour lui succéder. Ce dernier a probablement compromis lui-même ce
processus, en faisant éliminer son frère Bardiya, en dévoyant à cette fin le
rituel originellement babylonien du substitut royal, ignoré des Grecs en tant
que tel, mais transformé par eux de façon totalement inconsciente sur le mode
du dédoublement et de la ressemblance. L’instrument de cette machination, le
mage Gauma¯ta, était devenu Bardiya, en vertu même du rituel, et il a prétendu
régner à la place de Cambyse avant même sa mort, survenue selon toute
apparence de façon accidentelle. Darius, probable cousin de Cambyse, a
renversé le mage avec 6 conjurés, pour régner à son tour, en prétendant
restaurer la légitimité dynastique. Le débat constitutionnel qui précède son
avènement chez Hérodote est fondé sur une arithmétique élémentaire opposant
constamment le petit nombre, réduit jusqu’au chiffre un, un effectif un peu
plus important, mais qui demeure restreint, et le grand nombre. Cette
distinction se retrouve entre la monarchie, pouvoir d’un seul, l’oligarchie,
pouvoir d’une minorité, et la démocratie, pouvoir du grand nombre. Les Grecs
l’appliquent au champ du politique, alors que le monde indien répartissait les
fonctions duméziliennes selon le même critère. L’historiographie grecque des
rois mèdes et perses est fondée sur une typologie d’inspiration tout aussi
tri-fonctionnelle, qui réserve à chacun d’entre eux un rôle: roi fondateur et
organisateur, roi guerrier, souverain lié à la Troisième Fonction. Cette
typologie n’est pas un carcan rigide, et elle s’adapte à chacun des règnes, et
à chacun des monarques.
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