Ethnologie française 2010, n° 2, Pologne - Polska après le communisme
EAN13
9782130579359
ISBN
978-2-13-057935-9
Éditeur
Presses universitaires de France
Date de publication
Collection
REVUE ETHNOLOGI
Nombre de pages
192
Dimensions
27 x 21 x 0,9 cm
Poids
520 g
Langue
français
Code dewey
305
Fiches UNIMARC
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Ethnologie française 2010, n° 2

Pologne - Polska après le communisme

Presses universitaires de France

Revue Ethnologi

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Le célèbre poème d’Adam Mickiewicz, Pan Thaddeus, écrit en polonais et promu au rang d’épopée nationale, commence par ces mots : «Ô Lituanie, ma patrie…». Mais les trois partages successifs du pays entre la Russie, la Prusse et l’Autriche dont le dernier en 1795 rayèrent la Pologne de la carte et interrompirent cette polonisation spontanée. Si le pays disparut, la culture et l’identité survécurent. Les intellectuels s’efforcèrent de renforcer une communauté imaginée et de la préserver contre l’oubli. Un nationalisme ethnique fabriqua le cliché du Polonais catholique, opposé aux Rusyns (ou Ukrainiens, par la suite) et aux Russes orthodoxes, ainsi qu’aux Prussiens (ou Allemands) protestants, et l’Église catholique fut érigée en gardienne de la tradition. Dans le cadre de la construction nationale, l’étude des traditions populaires ou encore la collection de reliques slaves devint alors une tâche politique, inscrivant ainsi la tradition ethnographique dans la catégorie du «nation-building», qui a perduré sous le communisme.

Depuis, l’anthropologie polonaise s’est ouverte au monde avec les changements politiques et économiques, qui, en Europe centrale et de l’Est, débutèrent au printemps de 1989. En 2009, dix pays d’Europe centrale, dont la Pologne, ont rejoint l’Union européenne – une fiction politique il y a quinze ans encore, devenue réalité. Cette première phase de transition post-socialiste a produit ses gagnants et ses perdants. Les ouvriers des grandes usines, instigateurs de la révolution, comme les travailleurs agricoles et les petits fermiers, figurent parmi les seconds. Confrontés aux incertitudes du marché du travail, beaucoup sont partis.

Puisant dans la richesse et le dynamisme actuel de l’anthropologie polonaise, cette livraison traite des conséquences de ces changements majeurs: expérience vécue de la pauvreté et des inégalités sociales, migrations, mais aussi avènement des questions de genre, de tourisme et de la religiosité dans leurs liens avec le nationalisme.

Le numéro s’ouvre à des enquêtes ethnographiques sur la médecine populaire, la fabrication de mythes, les représentations antisémites ou encore les cultures de la frontière, lieux d’identités fluctuantes. Autant de sujets associés à la Pologne telle qu’elle est perçue à l’intérieur du pays, mais aussi à l’extérieur.
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