LA GRANDE LIBRAIRIE Mercredi 5 octobre 2022 : Delphine Horvilleur, Paul Audi, Joann Sfar, Polina Panassenko

« Qui suis-je ? » C’est une question difficile, à laquelle on est tous pourtant amenés à répondre, quotidiennement, quand on remplit un formulaire administratif, quand on se présente à quelqu’un, quand on raconte un peu de soi. Cette semaine, dans La Grande Librairie, quatre invités interrogent nos identités multiples, mouvantes, troublantes - et usent de l’écriture comme d’un moyen privilégié pour ne jamais être figé.

Delphine Horvilleur : Il n'y a pas de Ajar
Dans Il n’y a pas de Ajar (Grasset) Delphine Horvilleur donne la parole à un personnage fictif : Abraham Ajar, fils du double littéraire de Romain Gary dont il sera beaucoup question dans toute l’émission. Un monologue destiné à la scène, qui s’insurge contre l’idée d’une seule identité. Un texte ludique et ciselé dans lequel Delphine Horvilleur questionne notamment les obsessions identitaires d’aujourd’hui.

Paul Audi : Troublante identité
Philosophe, Paul Audi se livre pour la première fois dans Troublante identité (Stock). Né au Liban, il arrive en France à 11 ans, rejette l’identité que son origine lui assigne et rêve de voir inscrit sur ses papiers « lieu de naissance : nulle part ». Dans cet autoportrait sensible et déchirant, Paul Audi esquisse aussi des solutions face aux crises identitaires qui occupent notre société.

Joann Sfar : La Synagogue
Auteur, dessinateur et réalisateur, Joann Sfar publie une remarquable bande dessinée, La Synagogue (Dargaud), qui revient sur son adolescence à Nice. De son trait plus libre que jamais, il fait resurgir les souvenirs, croque les combats et les impuissances de sa génération, et souligne la nécessité de lutter sans cesse contre les extrémismes politiques, hier comme aujourd’hui.

Polina Panassenko : Tenir sa langue
Enfin, un premier roman remarquable et remarqué : Tenir sa langue (Éditions de l’Olivier), signé Polina Panassenko. Ce prénom, Polina, elle est née avec, en Russie. Au lendemain de la chute de l’URSS, sa famille quitte le pays pour Saint-Etienne. Son père transforme son prénom en Pauline. Vingt-ans après, elle lutte pour récupérer son ancien prénom. Elle nous embarque dans ce voyage entre deux langues et deux pays. Un premier roman à la fois drôle, piquant et foudroyant