La Grande Librairie du Mercredi 13 novembre 2024 : Philippe Descola, Erik Orsenna, Flore Vasseur, Abel Quentin, Corinne Royer et John Irving

Et maintenant, que faisons-nous ? Cette semaine, La Grande Librairie interroge l’écologie, le vivant… et l’engagement. Sur le papier comme sur le terrain, penseurs et écrivains font un état des lieux et nous offrent des clefs pour agir dès aujourd’hui, pour demain ?

Philippe Descola : Cahiers de L'Herne
Depuis ses recherches sur les Indiens Achuars en Amazonie dans les années 1970, Philippe Descola est devenu une figure incontournable de l’anthropologie ! Grand penseur du vivant, cet ancien élève de Claude Lévi-Strauss, auquel les Éditions de L’Herne consacre un superbe Cahier qui revient sur toute son œuvre, nous invite à repenser le lien qui nous unit à la Nature – il en va de l’avenir de notre espèce. Face aux menaces liées au dérèglement climatique, nos sociétés sauront-elles revenir à la raison ?

Érik Orsenna : La cinquième saison
L’Académicien Érik Orsenna n’a jamais fait mystère de son engagement en faveur de l’écologie. Spécialiste des questions liées à la gestion de l’eau, c’est justement au cœur de la plus célèbre des cités lacustres, Venise, qu’il plante le décor de son nouveau livre, La cinquième saison (Robert Laffont). Un roman baroque, traversé par la fougue du compositeur Vivaldi, où la Nature se révolte en arrêtant le Temps et pose aux hommes un ultimatum : renoncer à la vitesse et ralentir. Enfin.

Abel Quentin : Cabane
Ralentir : c’est ce que préconisent les scientifiques depuis une cinquantaine d’années, comme nous le rappelle Abel Quentin dans Cabane (Éditions de l’Observatoire). Tout commence avec un rapport sur l’avenir de la planète, publié au début des années 1970, et prédisant l’effondrement du monde tel que nous le connaissons d’ici 2050 si la croissance économique et démographique se poursuit au même rythme. Librement inspiré de faits réels, ce troisième roman scrute non sans ironie les désillusions d’une génération et le déni généralisé dans lequel s’est enfermée l’humanité. Informer les gens suffit-il à les faire passer à l’action ?

Flore Vasseur : Et maintenant, que faisons-nous ?
Notre capacité d’action : c’est ce que célèbre l’écrivaine et réalisatrice Flore Vasseur. Il y a quatre ans, son documentaire Bigger Than Us, suivait de jeunes activistes qui, par leur engagement, changeaient la donne pour leur communauté. Ce film a été l’occasion de rencontres et de débats qu’elle raconte dans Et maintenant, que faisons-nous ? (Grasset). Un texte vibrant qui résonne comme une invitation à sortir de la peur, briser nos silences et renouer les liens qui nous unissent au vivant et aux autres.

Corinne Royer : Ceux du lac
Le vivant, qui est au cœur de l’œuvre de Corinne Royer. Prix du livre engagé Mouans-Sartoux, il y a trois ans, pour Pleine terre (Actes Sud), état des lieux magistral du désespoir des paysans français, son nouveau roman Ceux du lac (Seuil) retrace l’histoire d’une famille tsigane, vivant en symbiose avec la nature et chassée de son éden au profit de la création d’une réserve naturelle. Et si, sous couvert de bonnes intentions, certaines décisions étaient parfois contraires à leur objectif premier ?

Si on lisait à voix haute : Cyril Dion
L’activiste, réalisateur et poète Cyril Dion se rendra quant à lui auprès d’élèves d’une classe de troisième du collège Jacques Decour (Paris IXème) et leur ouvrira les pages de Walden ou la vie dans les bois (L’Imaginaire Gallimard) de l’américain Henry David Thoreau, pamphlet contre le monde occidental et ode à une Nature aussi belle que fragile.

Le choix des libraires : Youpi !
Belles et fragiles, comme le sont les librairies indépendantes ! Cette semaine, cap sur Avignon dans la Vaucluse où Aurélien Ficot, Axelle Negrignat et Dorian Graner ont réuni dans un même lieu un café-librairie, une épicerie bio et une cantine végétarienne. Son nom : Youpi ! Car avec les livres, tout est possible !

John Irving : Les fantômes de l’hôtel Jerome
Et enfin, pour clore notre cycle américain, nous recueillerons, à Toronto, les confidences de l’immense John Irving. Avec Les fantômes de l’hôtel Jerome (Seuil), l’auteur du Monde selon Garp (Seuil / Points) et de L’Oeuvre de Dieu, la Part du Diable (Seuil / Points) fait son grand retour après sept ans de silence, et signe une fresque fantasque plus libre et audacieuse que jamais.

À mercredi, lisez bien !