La Grande Librairie du Mercredi 11 septembre 2024 : Gaël Faye, Amélie Nothomb, Boris Cyrulnik, Clémentine Mélois et Virginia Tangvald

Que reste-t-il de l’enfant qu’on a été ? Quelles traces laissent les mots, les gestes ou même les silences ? Cette semaine, La Grande Librairie interroge l’enfance et la résilience, à travers des livres aussi sensibles que brillants.

Gaël Faye : Jacaranda
Après le succès colossal de Petit Pays (Grasset) dont il s’est écoulé près d’un million et demi d’exemplaires depuis sa parution, il y a huit ans, Gaël Faye signe un retour en majesté avec Jacaranda (Grasset). C’est l’itinéraire d’un jeune homme confronté à une histoire dont il ne sait rien, celle du pays de sa mère. Une plongée dans le Rwanda d’aujourd’hui, trente ans après le génocide des Tutsis, entre non-dits, colère et réconciliation. Comment se reconstruire après un traumatisme ?

Boris Cyrulnik : Les deux visages de la résilience
Cette question occupe le neuropsychiatre Boris Cyrulnik depuis de nombreuses années et est au cœur du concept de « résilience » dont il est le grand spécialiste en France. Dans Les deux visages de la résilience (Odile Jacob), un ouvrage collectif qui réunit les contributions de Alain Bentolila, Marie Anaud et Pierre Bustany, entre autres, il s’interroge sur la récupération à tout-va de ce terme et dénonce les contre-sens qui en découlent. Une mise au point de bon aloi !

Amélie Nothomb : L'impossible retour
Que serait la rentrée littéraire sans Amélie Nothomb ? Dans L’impossible retour (Albin Michel) son trente-deuxième roman (rien que ça !), elle raconte son dernier séjour au Japon, sa terre sacrée, ce paradis perdu de l’enfance où elle a vécu jusqu’à ses cinq ans, avant que sa famille ne déménage en Chine. Un départ dont elle ne s’est jamais remise, une blessure indélébile, réactivée par la disparition de son père, éminent connaisseur de la culture nippone. Un récit bouleversant, entre carnet de voyage et journal intime. Une déclaration d’amour à un pays et à un homme.

Clémentine Mélois : Alors c'est bien
De l’amour (et de la joie), Clémentine Mélois, artiste, autrice et membre de l’Oulipo, en a à revendre ! Dans Alors, c’est bien (L’Arbalète) ce nouveau roman fantasque et délicat, elle érige en l’honneur de son père, le sculpteur et artiste Bernard Mélois, décédé en juin 2023, un texte-monument ! L’histoire d’une famille qui se réunit au chevet du patriarche mourant avec l’intention de faire de ses dernières semaines de vie une fête et de son enterrement une œuvre d’art. Et si la clé, pour composer avec le malheur, était de garder son âme d’enfant ?

Virginia Tangvald : Les enfants du large
Et c’est d’enfances cabossées, que nous parlera Virginia Tangvald, dont le premier roman, Les enfants du large (JC Lattès) nous a envoutés ! Née au beau milieu de la mer des Antilles, à bord du bateau construit par son père, l’explorateur et navigateur de légende Peter Tangvald, elle se lance sur les traces de cet Ulysse des temps modernes, ivre d’une liberté dont ses proches ont payé le prix fort. L’enquête d’une jeune femme qui, par la grâce des mots, tente de réparer les silences et de s’affranchir des fantômes de son histoire familiale.

Le choix des libraires : Les Déferlantes
Pour cette émission, qui promet d’être intense, on fera un détour par Morlaix (29) où Lénaïg Jézéquel, nous ouvrira les portes de sa librairie « Les Déferlantes » ! Clin d’œil au livre de Claudie Gallay, édité aux éditions du Rouergue en 2008, mais aussi à toutes ces choses qui déferlent sur nos vies !

Si on lisait à voix haute : Hervé Le Tellier
Enfin, le prix Goncourt Hervé Le Tellier, fera découvrir aux élèves de terminale du Lycée Saint-Paul à Orléans, un extrait de Je me souviens de Georges Perec qui vient de reparaitre au Livre de Poche, augmenté d’une préface inédite de l’auteur. L’occasion de vous rappeler que les inscriptions à notre concours de lecture à voix haute ouvrent le 11 septembre. Amis enseignants, rejoignez l’aventure !

À mercredi, lisez bien !