Le Colonel ne dort pas

Émilienne Malfatto

Editions du Sous-Sol

  • Conseillé par
    27 février 2023

    Émilienne Malfatto que l'on a découverte avec l'excellent Que sur toi se lamente le tigre, revient dans un roman très court, elliptique, très beau. D'ailleurs est-ce un roman, de la poésie, tant les deux se mélangent ? Chaque chapitre s'ouvre avec un texte en italique, les pensées du colonel, un poème en prose, dans lequel il s'adresse à ceux qu'il a torturés et qui à leur tour le torturent : le persécuteur persécuté. Souvent il aborde la guerre, la mort donnée en son nom et les honneurs liés :

    "après la guerre après les Hommes-poissons les

    marécages

    il n'y avait que le silence

    et les médailles les décorations accrochées sur

    les poitrines que les âmes

    avaient désertées

    du clinquant du doré sur une poitrine vide

    ça fait joli mais ça sonne creux" (p.59)

    En peu de mots, Émilienne Malfatto brosse un portrait juste et dense, profond ; on sent les émotions, les peurs et angoisses du colonel, la folie qui s'empare du général. Cent-dix pages dans lesquelles l'homme change, la Ville et la Reconquête itou. Et l'on se prend à rêver d'un monde où les hommes cesseraient d'ambitionner le pouvoir à tout prix même celui de la guerre.

    Très beau texte, original dans le fond et la forme. Une autrice qui excelle dans les romans courts et denses, qui cultive un style très personnel, tout ce que j'aime.


  • Conseillé par (Libraire)
    23 novembre 2022

    Un cri. Ce texte est un fulgurant et court roman qui en dit long sur la guerre, sur la fatalité de celle-ci et sur son irrémédiable marche en avant. À travers trois personnages, Émilienne Malfatto donne à lire une tragédie antique qui pourrait bien devenir rapidement un classique. Ce « Colonel », cet être brouillé par ses actes, paye la nuit les horreurs commises en plein jour. Il est devenu au fil du temps une machine au service de l’effroyable. Reporter de guerre, témoin de son époque, la romancière trouve toujours le juste mot, la formule exacte pour décrire ses personnages en profondeur. La force de ce roman tient à cette forme courte, non pas superficielle, mais absolument pertinente, véritable plongée déstabilisatrice dans les méandres de l’humain, dans sa part la plus affreuse


  • Conseillé par (Libraire)
    15 novembre 2022

    On pourrait résumer ainsi ce roman : une guerre, les vocations malsaines qu'elle engendre, un tortionnaire torturé par les fantômes de ses propres victimes. Mais comment expliquer la violence des actes, l’absence de sommeil qui en découle, la monochromie des lieux et la beauté des émotions qui se percutent et nous bouleversent ?
    Emilienne Malfatto signe un deuxième roman d’une puissance inégalable avec un talent indéniable.


  • Conseillé par (Libraire)
    26 octobre 2022

    « Le colonel ne dort pas, ou plutôt ne dort plus depuis qu’il s’est enfoncé dans la guerre et que les fantômes des prisonniers qu’il a interrogés viennent le visiter.
    Ce livre est un conte, il se situe dans un pays imaginaire à une époque inconnue, mais, comme tous les contes, il décrit l’universel.
    Lisez ce texte fort, étrange et cruel, porté par une écriture limpide. »

    Anne, libraire Charlemagne Toulon


  • Conseillé par (Libraire)
    25 octobre 2022

    Un coup de poing de la rentrée !

    Un texte étrange et captivant qui présente trois personnages qui perdent pied, broyés par les actes barbares qui forment leur quotidien. Les images évanescentes se succèdent, servies par une plume étonnamment pudique et sensible, mais qui ne minimise en rien la cruauté et l'absurdité de la guerre. Dans ce tableau monochrome grisâtre sans grande profondeur surgissent parfois des touches de couleurs vives, fugaces et inattendues. Ou quand les souvenirs, funestes, deviennent la seule voie de paix et de salut.

    Fabien, libraire


  • Conseillé par (Libraire)
    22 septembre 2022

    C'est une guerre sans date, ni lieu, mais qui pourrait être n'importe laquelle.
    Un colonel arrive en ville, il ne dort pas, hanté par ses trop nombreuses victimes, mais continue son impitoyable labeur. Son arrivée jette un voile de grisaille sur tout ce qui l'entoure et happe tous les gens qu'ils croisent.

    Un roman percutant, mêlant vers libre et prose, sur les ravages de la guerre pour ceux qui la subissent mais aussi parfois sur ceux qui la font.
    Une petite pépite rare, pleine de poésie.


  • Conseillé par (Libraire)
    21 septembre 2022

    Tel un rêve, étrange et pénétrant...

    Un texte captivant qui présente 3 personnages qui perdent pied, broyés par les actes barbares qui forment leurs quotidiens. Les images évanescentes se succèdent, servies par une plume pudique et sensible qui toutefois ne minimise en rien en la cruauté et l'absurdité de la guerre.
    Dans ce tableau monochrome grisâtre sans grande profondeur surgissent parfois des touches de couleurs vives, fugaces et inattendues. Ou quand les souvenirs, pourtant funestes, deviennent la seule voie de paix et de salut.

    Fabien, libraire


  • Conseillé par (Libraire)
    17 septembre 2022

    Un texte magnifique.

    La Guerre. Une ville grise. La Reconquête. L'Ennemi de l'autre côté de la rive qui jamais ne traverse, jamais n'arrive.

    Au centre de tout ça, trois personnages : l'ordonnance, le général, le colonel.

    Le lecteur suit surtout le colonel, totalement déshumanisé, qui tous les jours, se rend au sous-sol d'un immeuble du quartier des tanneurs, dans "le cercle de lumière", pour se livrer à ce qu'il fait de mieux en cette période de troubles : torturer des membres du camp adverse. Quand l'entreprise est finie, quand la journée se termine et qu'il faut rentrer chez soi, quand la nuit tombe et qu'il se retrouve seul dans sa chambre, seul dans un silence de mort, le colonel est assailli par les fantômes de son passé. Visité, habité par les personnes qu'il a tuées. Rongé par une espèce de culpabilité, plongé dans un flot de pensées sombres, il est conscient qu'il n'y a plus rien à faire, sauf peut-être attendre la mort.
    Pendant ce temps, en silence, l'ordonnance commence à douter. Lucide sur ce qui l'entoure. Tout n'est pas encore perdu pour lui.
    Le général, lui, devient totalement fou, dément, cloîtré dans son bureau.

    Ces trois personnages, aux responsabilités et positions différentes, perdus dans les abîmes d'une guerre qui n'en finit plus (ou qui, justement, est déjà terminée depuis longtemps...) incarnent l'éternelle question : comment se sortir et se remettre de la Guerre ?

    Laura.


  • Conseillé par (Libraire)
    16 septembre 2022

    Rien ne subsiste quand la torture devient l'arme ultime dans la guerre. Elle massacre des hommes par centaines, par milliers, elle détruit l'âme du bourreau et de tous ceux qui la côtoient. C'est de cette destruction de l'exécuteur que rend compte le monologue poétique du colonel et aussi de la contagion d'une pratique qui a le pouvoir absolu de stériliser le monde.
    Un texte audacieux, presque abstrait qui dit l'universel de la révolte face à l'indicible mais aussi une évocation vibrante de la souffrance et de la perte totale du sens.


  • Conseillé par (Libraire)
    14 septembre 2022

    Un homme brisé

    Le colonel ne dort pas parce qu'il a été responsable de trop de morts durant cette guerre, et que ceux-ci reviennent le hanter la nuit, le torturant comme il l'a fait avec eux, le tuant à petit feu comme il leur appliquait l'art de ne pas les faire mourir trop vite. Car la mort est une délivrance, comme le sommeil.

    Si le sujet semble sensible en ces moments de guerres perpétuelles, la forme n'est pas en reste, Emilienne Malfatto alterne les chapitres en vers libres dans la tête du colonel insomniaque, avec les chapitres où elle prend elle même la prose pour raconter son histoire.


  • Conseillé par (Libraire)
    8 septembre 2022

    Un texte fort

    Le colonel était gris. Gris comme le ciel, gris comme les nuages, gris comme les cauchemars qu'il ne peut plus faire. Car le colonel ne dort pas. Hanté par ses démons et ses actions; dépassé par les fantômes qui l'obsèdent, il sombre.
    Un texte fort, alternant vers libres et prose, qui nous embarque en temps de guerre avec une grande beauté et beaucoup de pudeur.

    Maëliss


  • Conseillé par (Libraire)
    3 septembre 2022

    Un colonel qui n'arrive plus à trouver le sommeil hanté par les victimes dont il est le bourreau...
    Un roman rare !

    Méline


  • Conseillé par (Libraire)
    31 août 2022

    Une impossible reconstruction ?
    Entrez dans le monde du colonel, de ses ombres invisibles empreintes de ses mille vies de gloires et de ténèbres, de leurs valses obscures.
    Un roman rare traversé d'une poésie brute, dépeignant un sujet essentiel.

    Emilie T


  • Conseillé par (Libraire)
    29 août 2022

    Coup de cœur d'Evelyne

    Le colonel ne dort pas, ainsi que nous le dit le titre : il est hanté par tous ces morts qui le visitent. Et pourquoi le visitent-ils, lui et pas un autre ? Parce que c'est lui le bourreau qui les a torturé. Pour qu'ils avouent des crimes qu'ils n'ont peut-être pas commis, qu'ils dénoncent leurs proches, qu'ils soient coupables ou pas...
    Ce très court texte est plutôt une fable politique qu'un vrai roman, mais la beauté du texte tient justement à cette brièveté, à son manque de repères spatio-temporels, à son universalité.
    Un texte très beau et très fort.
    Librairie La Promesse de l'Aube


  • Conseillé par (Libraire)
    27 août 2022

    De pierre et de cendres

    Dans une ville de pierre et de cendres, parmi les décombres et les ruines, le colonel ne dort pas.

    A la tombée de la nuit, il est visité par les morts, les écorchés, les Hommes-poissons et les fantômes.

    Il leur parle ; il leur écrit des poèmes.

    La guerre, qui détruit tout ; même ceux qui la font.


  • Conseillé par (Libraire)
    27 août 2022

    LE COLONEL NE DORT PAS

    Il y a le colonel, spécialiste de l'interrogatoire, et qui ne dort pas. Il y a l'ordonnance, en retrait, qui observe. Puis il y a le général, enfermé dans son palais et sa folie.
    Un très joli récit poétique, sur la guerre, et ce qu'elle fait aux hommes.


  • Conseillé par (Libraire)
    22 août 2022

    Bravo !

    Ce roman est nécessaire, intemporel. C'est un chant incantatoire qu'Emiliene Malfatto maîtrise à la perfection. Elle nous transporte dans une atmosphère où la lumière semble effacée et le temps semble suspendu. Un roman qui fait écho à ce que nous avons vécu, à ce que nous vivons. Une pure tension narrative. Bravo


  • Conseillé par (Libraire)
    22 août 2022

    Un récit sur la guerre et ses fantômes

    Un récit sur la guerre et ce qu’elle fait aux hommes. La guerre et son corollaire, la folie. Le colonel ne dort plus, hanté par ses crimes et les fantômes de ses victimes. Le général lui sombre dans la folie, épouvanté par une statue de marbre qui menace à tout moment de l’écraser...
    Brume, grisaille, monochromie, couleur de cendre et d’humidité. Un très beau texte qui laisse une étrange sensation une fois refermé.


  • Conseillé par (Libraire)
    20 août 2022

    E. Malfatto confirme indéniablement son talent d'écriture. Elle nous fait appréhender l'horreur avec des mots pudiques et ce colonel tortionnaire appelle plus à la pitié qu'au dégout. A l'image du Désert des Tartares de Buzzati, ce roman peut devenir un classique dans l'exploration des tréfonds de l'âme. Remarquable


  • Conseillé par (Libraire)
    20 août 2022

    Saine désobéissance ?

    Le colonel ne dort plus, des ombres le poursuivent, il vit en zone grise.
    Qui est-il ? Qu’a-t-il fait ?
    Un roman d’une grande force, d’une infinie poésie et traité avec une rare humanité.
    Émilienne Malfatto est une grande dame de la littérature !

    Isabelle


  • Conseillé par
    16 août 2022

    Roman d’une beauté glaçante

    « Il vaudrait mieux ne pas raconter mon histoire aux enfants », reconnaît le tortionnaire de profession. Cet homme gris, arrivé un matin dans une ville de brume et de cendres, est un colonel au service de tous les régimes politiques, dont le labeur quotidien est d’écorcher, désarticuler, arracher, toutes méthodes visant à transformer un être humain en une chose suppliciée, au nom de l’intérêt supérieur de la Nation. Mais le « spécialiste » ne trouve plus le sommeil, tourmenté chaque nuit par le poids des ombres, fantômes inscrits pour toujours dans le carnet noir de son âme. Le vide et l’inhumanité qui rongent les soldats, l’horreur universelle de la guerre et l’absurdité des comportements des puissants sont au coeur de ce court roman d’une beauté glaçante.


  • Conseillé par
    15 août 2022

    Chronique d’une folie collective

    « Il vaudrait mieux ne pas raconter mon histoire aux enfants », reconnaît le tortionnaire de profession. Cet homme gris, arrivé un matin dans une ville de brume et de cendres, est un colonel au service de tous les régimes politiques, dont le labeur quotidien est d’écorcher, désarticuler, arracher, toutes méthodes visant à transformer un être humain en une chose suppliciée, au nom de l’intérêt supérieur de la Nation. Mais le « spécialiste » ne trouve plus le sommeil, tourmenté chaque nuit par le poids des ombres, fantômes inscrits pour toujours dans le carnet noir de son âme. Le vide et l’inhumanité qui rongent les soldats, l’horreur universelle de la guerre et l’absurdité des comportements des puissants sont au cœur de ce court roman d’une beauté glaçante.


  • Conseillé par
    12 août 2022

    Chronique d'une folie collective

    « Il vaudrait mieux ne pas raconter mon histoire aux enfants », reconnaît le tortionnaire de profession. Cet homme gris, arrivé un matin dans une ville de brume et de cendres, est un colonel au service de tous les régimes politiques, dont le labeur quotidien est d'écorcher, désarticuler, arracher, toutes méthodes visant à transformer un être humain en une chose suppliciée, au nom de l'intérêt supérieur de la Nation. Mais le « spécialiste » ne trouve plus le sommeil, tourmenté chaque nuit par le poids des ombres, fantômes inscrits pour toujours dans le carnet noir de son âme. Le vide et l'inhumanité qui rongent les soldats, l'horreur universelle de la guerre et l'absurdité des comportements des puissants sont au cœur de ce court roman d'une beauté glaçante.