- EAN13
- 9782072576409
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 19/02/2015
- Collection
- Folio essais
- Langue
- français
- Langue d'origine
- latin
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
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Le poème de Lucrèce (98 ou 94 av. J.-C.- 55 av. J.-C.) est un des textes
fondateurs de la philosophie en Occident. Car Lucrèce s’y montre plus qu’un
simple spectateur d’Épicure : disciple fécond, il est comme le refondateur à
Rome de l’épicurisme athénien. Loin de se présenter comme un système
rigoureusement ordonné par des prémisses ou dicté par des axiomes, cette
philosophie n’a d’autre but que l’apaisement moral de l’homme, plutôt que la
connaissance du monde. Tout au long des siècles, une fois ce poème redécouvert
au début de la Renaissance, La Nature des choses n’a cessé d’être une
référence philosophique. Qu’on lise, au dernier livre, les passages consacrés
à la peste. La peste est un argument que toute théodicée doit réfuter
puisqu’elle pose, de manière spectaculaire, le scandale de la mort du juste et
de l’innocent. Or Lucrèce ne réfute pas la peste, il s’en sert, au contraire,
pour montrer l’absence de Providence, et du même coup guérir l’âme d’une
maladie autrement essentielle, la peur de la mort. Ce qui fait scandale, ce
n’est plus la peste, c’est tout simplement Lucrèce.
fondateurs de la philosophie en Occident. Car Lucrèce s’y montre plus qu’un
simple spectateur d’Épicure : disciple fécond, il est comme le refondateur à
Rome de l’épicurisme athénien. Loin de se présenter comme un système
rigoureusement ordonné par des prémisses ou dicté par des axiomes, cette
philosophie n’a d’autre but que l’apaisement moral de l’homme, plutôt que la
connaissance du monde. Tout au long des siècles, une fois ce poème redécouvert
au début de la Renaissance, La Nature des choses n’a cessé d’être une
référence philosophique. Qu’on lise, au dernier livre, les passages consacrés
à la peste. La peste est un argument que toute théodicée doit réfuter
puisqu’elle pose, de manière spectaculaire, le scandale de la mort du juste et
de l’innocent. Or Lucrèce ne réfute pas la peste, il s’en sert, au contraire,
pour montrer l’absence de Providence, et du même coup guérir l’âme d’une
maladie autrement essentielle, la peur de la mort. Ce qui fait scandale, ce
n’est plus la peste, c’est tout simplement Lucrèce.
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